5/09/2022

En réaction au « New Deal » pour le médecin généraliste du Ministre Vandenbroucke, des représentant·es de la SSMG sont au travail, que ce soit en interne ou en participant aux groupes de travail du Collège de Médecine Générale et de l’INAMI.

Qu’est-ce que le New Deal ?

Le New Deal est une initiative du Ministre Frank Vandenbroucke qui a pour but de réformer la profession de médecin généraliste (MG). Cette réflexion est composée de cinq piliers :

1. Un nombre suffisant et une bonne répartition des MG

Il y a trop peu de MG en Belgique et il existe de nombreuses zones de pénuries.

Des efforts ont déjà été fournis pour arriver à plus de MG parmi les médecins en formation et des primes d’installation ont été mises en place. Mais le Ministre Vandenbroucke propose également des antennes locales de postes de garde de MG quand il y a trop de patients par MG dans une zone.

2. La réduction des formalités administratives inutiles

Les MG passent trop de temps sur des formalités et de l’administration inutiles : prescriptions, incapacités de travail, certificats médicaux pour des maladies spontanément résolutives, …

Selon le Ministre, il faudrait supprimer les autorisation préalables pour certains médicaments Bf, en plus d’uniformiser et de digitaliser les demandes maintenues. La suppression du certificat médical pour les absences d’un jour déjà instaurée va dans le même sens.

3. Une meilleure accessibilité pour les patients

Afin d’améliorer l’accessibilité aux MG pour les patient·es, plusieurs solutions sont avancées : tarifs convenus, application du tiers-payant obligatoire, ainsi qu’une future mesure pour rendre l’accès au MG gratuit pour les enfants et les jeunes adultes qui bénéficient du tarif préférentiel et possèdent un DMG.

4. Une meilleure organisation

Afin de mieux pouvoir s’organiser, les MG devraient pouvoir déléguer certaines tâches :

  • A un secrétariat médical, un·e assistant·e de pratique ou un·e infirmier·ère (des aides financières seront disponibles à cet effet)
  • A un·e psychologue (la convention sur les soins psychologiques de première ligne a été créée pour cela)
  • A d’autres prestataires de soins (un budget de 50 millions d’euros a été libéré pour les soins intégrés et des initiatives ont été mises en place pour le développement de l’hospitalisation à domicile)
  • A la technologie (téléconsultations, télécoaching, élaboration de critères de qualité et d’accessibilité)

Un autre point pour l’amélioration de l’organisation des MG est le Belgian Integrated Health Record (BIHR). Ce dossier devrait permettre de parvenir à des soins axés tout d’abord sur la personne et ses objectifs, pour ensuite élaborer des mesures de santé publique.

Finalement, le New Deal propose la mise en place de postes de garde de MG, qui permettraient la continuité des soins et une charge équilibrée pour les MG lors des gardes.

5. Un modèle de financement équilibré

Le Ministre Vandenbroucke voudrait réduire la pression qui pèse sur les MG pour traiter un certain volume de patient·es, en faisant évoluer le modèle de financement vers un financement plus intégré des soins et pas uniquement du financement à la prestation.

La piste indiquée par le groupe de réflexion est un paiement forfaitaire des consultations, avec un petit paiement par prestation, c’est-à-dire un système de financement hybride.

Le groupe de réflexion mené par les Professeurs Van den Bruel et Belche devra discuter de toutes ces mesures. Une proposition concrète devrait être prête pour fin avril 2023.

Les questions qui seront posées au groupe de réflexion seront :

  • Qu’attend-on d’un cabinet de première ligne ? Quel paquet de soins un (cabinet de) MG doit-il offrir sur la base d’une responsabilité définie pour des soins de médecine générale fondés sur des données probantes ?
  • Quels profils doivent être présents au sein de ce cabinet, y compris les profils de soutien ?
  • Comment la relation avec le patient doit-elle être développée ?
  • Quel modèle de financement alternatif et mixte faut-il y greffer ? Comment faire en sorte que ce modèle de financement offre un bon équilibre entre la liberté (afin que, par exemple, les MG puissent faire appel à du personnel de soutien aux soins) et la responsabilité du paquet de soins ? Comment faire en sorte que ce modèle de financement renforce à la fois le niveau micro et le niveau méso (niveau locorégional, gestion de la population, etc.) ?

Que fait la SSMG ?

La SSMG et la SSM-J travaillent actuellement sur des positions concrètes, qui seront communiquées à nos membres au fur et à mesure. Nous participons aux discussions pour défendre les intérêts et la qualité de la médecine générale.

Nous étions notamment présent·es pour la première session du groupe de réflexion Belche – Van den Bruel. Vous pouvez retrouver nos positions ici.