Intérêt

La médecine générale est confrontée à des patients vivant des situations de violences familiales. Quatre personnes sur dix peuvent être victimes de violences conjugales alors qu’elles n’en parlent pas. La maltraitance à l’égard des enfants et des personnes âgées peuvent avoir des conséquences graves sur la santé physique et psychologique. Le médecin généraliste est souvent le premier interlocuteur dans un parcours de violences. La SSMG a ainsi créé la cellule Violences Familiales afin de faire face à cette prévalence extrêmement élevée et afin d’aider le médecin généraliste dans sa pratique quotidienne.

Actions

Collaboration avec le SPF Santé Publique

La Cellule Violences Familiales poursuit, en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique, un projet de soutien aux médecins généralistes dans la mise en œuvre du Plan d’Action National en matière de violences familiales (PAN). La première étape de ce projet a consisté en l’élaboration de documents de référence sur les violences conjugales basés sur la littérature scientifique et sur des procédures de consensus organisées sous la supervision du CEBAM : une Recommandation de Bonne Pratique sur la détection des violences conjugales, un modèle de travail sur l’approche clinique de celles-ci ainsi que des procédures en matière juridique et déontologique incluant un aide-mémoire à la rédaction du certificat médical validé par l’Ordre des médecins.

En partenariat avec le CUMG de l’ULB, la cellule a mis sur pied des modules de sensibilisation et de formation sur cette problématique. Le module de sensibilisation est dispensé lors de GLEMs et Dodécagroupes ainsi qu’au sein des départements de médecine générale. La formation est organisée sous forme d’ateliers et programmée tous les ans. Depuis 2010, environ 450 médecins ont participé à ces actions. Les évaluations sont de 3,6/4 pour les aspects théoriques et l’animation, de 3,4 pour les outils pédagogiques et 3,3/4 pour la comptabilité avec la pratique clinique quotidienne.

La cellule a également réalisé des outils d’aide à la pratique et a apporté sa contribution à la campagne de sensibilisation sur les violences familiales.

La seconde étape du projet a visé la maltraitance à l’égard de la personne âgée à domicile. Une Recommandation de Bonne Pratique avec une annexe juridique a été finalisée et validée par le CEBAM (voir rapport de recherche). Un module de sensibilisation ainsi que des outils d’aide à la pratique ont aussi été développés.

La troisième étape a porté sur la maltraitance à l’égard des enfants. La Recommandation de Bonne Pratique élaborée par Domus Médica vient d’être traduite et adaptée en regard des ressources et des modalités régionales. La cellule projette de créer des modules de sensibilisation et de formation spécifiques à cette problématique.

Elle a publié plusieurs articles dans la Revue de Médecine Générale (Violences, famille et médecine… Un phénomène répandu mais bien dissimulé) et dans la Revue Médicale de Bruxelles (La prévalence des violences entre partenaires. Pourquoi la détection par le médecin généraliste ? – La détection et l’accompagnement des patients victimes de violences entre partenaires par le médecin généraliste). Elle participe à des activités scientifiques (Grande Journée SSMG, Congrès en médecine générale) et répond aux interpellations des commissions « violences » constituées dans le cadre du PAN.

Collaboration avec le Fonds Houtman

Dans le cadre du partenariat avec le Fonds Houtman, un groupe de travail, constitué de 7 médecins généralistes et d’une pédopsychiatre, a réfléchi au rôle du médecin généraliste dans le cadre des abus sexuels intrafamiliaux commis à l’encontre d’enfants. Le guide de réflexion a consisté en l’identification des besoins des généralistes par rapport à la prise en charge de cette problématique.

Les conclusions de cette recherche-action ont fait l’objet d’une brochure accompagnée d’une feuille A4, reprenant les idées-clés de la brochure et organisée de telle sorte que chaque médecin puisse y indiquer les coordonnées des acteurs de terrain et des ressources utiles dans sa propre région.