Une présentation de la cellule

Pourquoi s’intéresser au mésusage d’alcool ?

20 à 25 % des patients fréquentant les cabinets de médecine générale sont touchés par les problèmes d’alcoologie. C’est précisément pour faire face à cette prévalence extrêmement élevée et aider le médecin généraliste dans sa pratique quotidienne que la cellule a été mise sur pied.

Que propose-t-elle exactement?

Depuis sa création, la cellule s’est impliquée dans nombre de projets de recherche, et a mené diverses actions d’information et de formation.

Voici quelques exemples de cette activité plurielle, entamée il y a de nombreuses années :

  • La SSMG et l’école de santé publique de l’ULg ont uni leurs efforts de 2001 à 2003 dans un projet de recherche-action baptisé PROBEX. Il visait le recueil par des médecins des données ayant trait à leurs observations cliniques en alcoologie. Il a débouché, avec le soutien des pouvoirs publics, sur la conception de différents outils pratiques.
  • En 2009, avec le soutien du SPF Santé publique, la cellule alcoologie a conduit un projet comportant un axe de sensibilisation (médecins et grand public) et un axe de formation (médecins et autres professionnels de santé) sur la problématique de la consommation d’alcool durant la grossesse. Le projet incluait la tenue d’un colloque et la diffusion de différents outils.
  • En 2014, une sensibilisation des médecins généralistes via des visiteurs médicaux a été testée.
  • Depuis cette même année, avec le soutien du Fonds assuétudes, la cellule a lancé et évalué une démarche en médecine générale reposant sur le dépistage/intervention brève :
    1. la réalisation systématique d’un bilan de consommation (quantité) sur la base des balises définies par l’OMS et d’un bilan du risque de mésusage s’appuyant sur des tests de dépistage, comme le test Audit. Le médecin peut ainsi situer l’usage d’alcool sur une échelle de risque pour la santé de son patient: consommation anodine, usage à risques, usage nocif ou alcoolodépendance.
    2. une prise en charge par paliers, selon la gravité de la problématique de consommation; l’intervention thérapeutique se répartit de la simple anamnèse, le conseil de quelques secondes, l’intervention brève jusqu’au suivi ambulatoire de longue durée.

    Dans le cadre de cette démarche ont pris place une offre de formation continue par modules, des enquêtes auprès des médecins généralistes, la diffusion d’informations (médecins et patients), etc. La formation spécifique en alcoologie (voir encadré) avait été suivie, fin 2015, par environ 600 médecins, que ce soit à la Semaine de la SSMG, aux Entretiens ou au sein de Dodécagroupes ou de GLEMs.

  • En 2016, la cellule a apporté une contribution active au KCE, le Centre fédéral d’expertise des soins de santé, dans la réalisation d’un rapport sorti début 2016, s’interrogeant sur la façon de favoriser, chez les personnes ayant une consommation problématique, le recours à l’aide professionnelle. Près de 10% des adultes en Belgique seraient concernés, mais parmi eux, seulement un sur douze cherche ou reçoit de l’aide, et encore, souvent après plusieurs années.
  • La cellule a également joué un rôle moteur dans la création, en 2016, d’un certificat interuniversitaire en alcoologie (le « CIU alcoologie ») qui comble l’absence, en Belgique, de formation spécifique en la matière. La SSMG est membre du comité scientifique, avec l’ULg, l’UCL et l’ULB.
    Le certificat est destiné aux médecins généralistes, à une partie des médecins spécialistes (les psychiatres, gastro-entérologues, neurologues, internistes et gynécologues), aux psychologues et à tout autre soignant pouvant démontrer un intérêt particulier à parfaire ses connaissances sur la consommation problématique d’alcool. Même si la dimension sociologique du phénomène est abordée, le certificat s’attache essentiellement à ses aspects cliniques, veillant à armer les participants d’outils pour travailler sur le terrain.
    Le démarrage de la troisième édition du certificat, qui suppose de réaliser un travail et est sanctionnée par un examen, est prévue en octobre 2018. Un minimum de 100 heures seront consacrées à la théorie sur les 300 que doit compter un CIU.
  • En 2017, elle a lancé le site reseaualcool.be. Créé par la « cellule alcoologie » de la SSMG avec le soutien de la Région wallonne et de la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles, le site a cette particularité de viser deux groupes cibles, professionnels de santé et patients. Ils présentent de nombreux outils dont une carte reprenant les professionnels spécialistes de l’alcoologie ainsi qu’une section FAQ reprenant les questions fréquemment posées à nos experts aussi bien par les patients que par les professionnels.
  • En 2018, la cellule a réalisé toute une synthèse d’outils d’aide à la consultation dans sa rubrique « Les Essentiels ». Il s’agit d’une présélection des informations et outils incontournables que les experts de la SSMG vous proposent et dont une grande partie ont été développés par eux ces dernières années avec le soutien de l’AVIQ et de la COCOF.
  • La SSMG a également participé au travail du Conseil Supérieur de la Santé conernant le nouvel avis (9438) émis : « Risques liés à la consommation d’alcool » en juin 2018 (version résumée : cliquez ici). La « barre » est dorénavant à 10 verres standard par semaine, hommes comme femmes.

Impliquée par-delà les frontières

Au fil des ans, la SSMG a pris en marche différentes dynamiques internationales. Ainsi a-t-elle, par exemple, participé au projet « AUDIT-OMS » ou projet PHEPA (Primary Health Care European Project on Alcohol), ce qui l’a amenée à lancer un appel en faveur d’une politique spécifique de gestion à long terme du mésusage de l’alcool (*). Les multiples problèmes de société engendrés par ce phénomène (problèmes médicaux, professionnels, familiaux, accidents de la route, violence, etc.) ont fait l’objet d’une vaste concertation internationale.
La SSMG a également planché, avec des associations françaises et suisses, sur le dépistage de la consommation excessive d’alcool, dans le cadre d’un travail commun appelé REPEX et visant à évaluer les questionnaires Audit et Face (**).

(*) des ressources, notamment sur l’intervention brève, sont disponibles en anglais sur le site du PHEPA
(**) les conclusions ont fait l’objet d’un article dans la Revue du praticien – Médecine générale (mars 2006, Vol. 20, n° 724-725, pp. 321-326).

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de la cellule Alcool  ⤻

Dernière révision de cette page : juillet 2018

Prochaines sessions de formation en alcoologie

Les modules « alcool et médecine générale » s’adressent aux MG désirant s’initier à l’alcoologie de base et/ou se perfectionner dans la prise en charge des problèmes d’alcool
Accrédités, ils incluent trois ateliers qui s’enchaînent sur une journée (de 10h à 17h) :

  • alcoologie de base en soins primaires ;
  • approche en médecine générale de l’alcoolodépendance ;
  • les médicaments de l’alcoologie.

Des formations réalisées avec le soutien de l’AVIQ et de la COCOF.