Le dossier médical global (DMG) est le symbole de la liaison plus que passagère entre un patient et un médecin  quoique la notion de gestionnaire individuel doive s’élargir au concept de pratique de groupe ou en réseau. Instrument anti-shopping médical, le DMG peut asseoir la position du médecin/cabinet traitant dans le système de santé : qui gère le DMG est LE référent officiel, centralisateur des données de santé d’un individu. Ce qui doit éviter d’épuiser inutilement les caisses de l’assurance maladie par multiplication anarchique d’examens redondants.

  • Du point de vue du patient, le DMG est synonyme de baisse de ticket modérateur de 30% sur les consultations (voire sur les visites pour les plus de 75 ans, les patients chroniques et les patients palliatifs). Il conditionne l’admission à des circuits tels les trajets de soins ou l’échelonnement soft. Remboursé à 100% par la mutuelle, il sert aussi de socle à de la prévention individualisée grâce à son extension DMG+ (également gratuite pour les 45-75 ans).
  • Du point de vue du médecin, hagiographe d’une histoire médicale – depuis les antécédents à l’épisode en cours, avec des données d’alerte et les avis spécialisés recueillis –, le DMG éclaire la prise en charge. Il en rehausse la qualité, la fluidité, la sécurité. Il se fait étalon de mesure de la patientèle (les aides d’Impulseo II & III au soutien administratif, par exemple, démarrent à 150 DMG) et intervient dans la préservation de l’agrément. Last but not least, le DMG constitue une source de rentrées supplémentaires non négligeables, à l’ouverture puis lors de son renouvellement.

La question est : à la lecture de ce chapelet d’avantages micro et macro, et sachant qu’un généraliste est, depuis 2011, en droit d’informer et d’ouvrir un DMG à un patient sans devoir attendre que ce dernier le lui réclame expressément, POURQUOI le DMG peine-t-il toujours à décoller en terres wallonnes et bruxelloises ?

L’écart par rapport au Nord du pays a toujours été marqué, et des chiffres récemment commentés au CNPQ en attestent encore : en 2011, la couverture de la population en Flandre était de 70%, contre 44% en Wallonie et 39% à Bruxelles. Certaines tranches d’âge sont mieux couvertes que d’autres (3 personnes de plus de 75 ans sur 4 ont un DMG, contre un tiers seulement des enfants sous 14 ans). A l’échelle du pays, de plus, on observe un certain tassement de la pénétration du DMG (35% de couverture en 2006, un sommet à 50% en 2011 et, pour 2012, 48%).

  
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La question des freins au DMG chez les MG francophones taraude la SSMG. Elle vous la retourne, pour tenter de comprendre, et réfléchir à la façon d’aplanir les réticences.

Vous, MG francophone, en 2013, vous n’ouvrez pas  ou plus  de DMG faute de temps ? Parce que vous n’y songez pas ? Parce que le patient ne vous le rappelle pas ? Parce que c’est trop de boulot ? Parce que vous ne faites pas de tiers-payant et que le patient pourrait vous réclamer le DMG en tiers payant ? Parce que vous êtes indifférent aux revenus supplémentaires amenés par le DMG ? Parce que vous redoutez qu’un contrôle s’exerce via ce DMG ? Parce que les modalités de renouvellement restent obscures à vos yeux ? Parce que tenir correctement un DMG est un travail continu de synthèse que vous estimez mal rétribué ? Parce que d’autres acteurs de soins  les spécialistes, les hôpitaux… ne jouent pas le jeu de la centralisation de données et ne vous envoient pas de feedback quand ils ont un contact avec l’un de vos patients ? Etc., etc.

Prenez cinq minutes pour éclairer la SSMG. Elle attend vos témoignages. Exprimez-vous sur la question, par mail, auprès de ssmg@ssmg.be

MERCI DE STRUCTURER VOTRE REPONSE (QUI PEUT RESTER ANONYME) DE LA FAÇON SUIVANTE :

1. Précisez vos : âge, sexe, type de pratique (solo, groupe, réseau), milieu d’exercice (citadin, semi-rural, rural), usage ou non du DMI (= version informatisée du dossier)

2. Expliquez ce qui vous retient, en 2013, de faire/de faire davantage de DMG. Citez jusqu’à 3 raisons, par ordre décroissant d’importance.

a/ …

b/ …

c/ …

3. Ajoutez éventuellement un commentaire libre
 

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Cette « prise de température » informelle pourrait servir, le cas échéant, à lancer ultérieurement une recherche plus approfondie.