Exercice annuel classique : le Conseil supérieur de la santé (CSS), mêlant diverses expertises − épidémiologie, infectiologie, virologie, médecine générale, médecine interne, pédiatrie…− s’est interrogé sur les groupes à vacciner prioritairement contre la grippe hivernale, saison 2013-2014. A la question : « y a-t-il lieu d’adapter ces groupes par rapport aux derniers hivers, tenant compte du fait que le vaccin utilisé sera également efficace contre le A/H1N1 apparu en 2009 », il a répondu par la négative. Le CSS suivra l’évolution de la grippe saisonnière dans l’hémisphère sud. Si nécessaire, il formulera des recommandations complémentaires (notamment à propos des enfants).

Les groupes prioritaires n’ont donc pas changé. Les voici en bref, pour rappel :

Groupe 1 : les personnes à risque de complications à savoir :

  • les femmes enceintes qui seront au 2ème ou 3ème trimestre de grossesse au moment de la saison de la grippe ;
  • tout patient à partir de 6 mois présentant une affection chronique sous-jacente, même stabilisée, d’origine pulmonaire (incluant l’asthme sévère1), cardiaque (excepté l’hypertension), hépatique, rénale, métabolique (incluant le diabète), neuromusculaire ou des troubles immunitaires (naturels ou induits) ;
  • toute personne de 65 ans et plus ;
  • les personnes séjournant en institution ;
  • les enfants de 6 mois à 18 ans compris sous thérapie à l’aspirine au long cours.

Groupe 2 : le personnel du secteur de la santé.

Groupe 3 : les personnes vivant sous le même toit que des personnes à risque du groupe 1 et/ou des enfants de moins de 6 mois.

Le CSS conseille aussi de vacciner toutes les personnes de 50 à 64 ans compris, même non atteintes d’une pathologie énoncée pour le groupe 1. Il y a une chance sur trois qu’elles présentent au moins un facteur augmentant le risque de complications, surtout les fumeurs, les buveurs excessifs et les personnes dont le BMI dépasse 30.

Enfin, vu le risque de cocirculation en Belgique de souches animales et humaines, la vaccination sera proposée aux professionnels en contact avec des volailles et des porcs vivants, ainsi qu’aux proches logeant sous le même toit, pour éviter le risque de réassortiment viral.
  

Si votre patientèle compte des pèlerins du Hajj

Tant qu’on parle virus et vaccination, signalons que l’Institut scientifique de santé publique relaie les consignes du ministère de la Santé saoudien, qui anticipe l’arrivée des pèlerins du Hajj (il se tiendra mi-octobre), pour limiter les risques liés au virus respiratoire MERS-CoV. Les patients chroniques désireux de gagner La Mecque sont priés de prendre préalablement l’avis de leur médecin traitant. Les plus de 65 ans, les personnes souffrant de maladies respiratoires (et nommément la tuberculose) ou de déficience immunitaire, les femmes enceintes et les moins de 12 ans sont invités à postposer leur pèlerinage. Du reste, le vaccin quadrivalent ACYW135 contre le méningocoque est obligatoire. Les pèlerins européens devront pouvoir montrer aux autorités locales la carte de vaccination qui atteste qu’il leur a été administré. Pour être efficace, la vaccination doit avoir eu lieu au moins 10 jours avant l’arrivée en Arabie saoudite.

D’autres recommandations spécifiques en matière de vaccination dans le cadre du Hajj 2013 sont regroupées sur le site de l’ISP.

Mis en ligne le 26/9/13