1. Place centrale du patient

Conseils

  • Le patient est informé sur sa santé, les options de traitement et les risques.
  • Le patient est encouragé à prendre en charge sa propre santé.
  • Le patient est activement impliqué dans les décisions concernant sa santé.
  • Dans les situations de soins complexes, la prise en charge est adaptée aux objectifs du patient.
  • Les collaborateurs de la pratique tiennent compte des droits, des valeurs et du contexte religieux et culturel du patient.
  • Une solution est recherchée avec le patient afin de limiter l’impact des problèmes de communication sur la qualité des soins et d’assurer la sécurité des soins.

Description

Pour soutenir la consultation, les prestataires de soins peuvent utiliser des supports d’éducation aux patients. Les informations transmises oralement peuvent être complétées par des images, un dépliant ou la référence à un site web fiable. L’outil Sources intéressantes pour le patient (Patient centred – Tool – Interesting sources for the patient) contient une liste non exhaustive de sources électroniques fiables, rédigées en fonction des besoins du patient. Il en va de même pour le site mongeneraliste.be.

Shared Decision Making est le processus par lequel le prestataire de soins de santé, en collaboration avec le patient, cherche une réponse à son problème de santé. Décider ensemble peut nécessiter un ajustement du rôle qu’un prestataire de soins de santé ou un patient sont habitués à endosser. L’acronyme ICE (Ideas, Concerns, Expectations) est un outil destiné à encourager le patient à participer activement au processus de décision. La prise de décision collaborative peut être facilitée par l’utilisation d’un modèle tel que le Three-talk Model of Shared Decision Making d’Elwyn Glyn (2017). Dans la première étape (Team talk), on explique que la décision peut être prise ensemble et que le prestataire de soins de santé et le patient (et les éventuels aidants proches) forment une équipe. Dans la deuxième étape (Option talk), les différentes options sont discutées. Decision talk est la troisième étape ; ici, une décision est prise sur la base des préférences.

(Elwyn Glyn, 2017)

Dans le cas de situations de soins complexes, telles que la multimorbidité ou les patients chroniques souffrant de problèmes psychosociaux, les Goal-Oriented Care sont préférables aux Disease-Oriented Care. Dans le cadre des Goal-Oriented Care, les soins sont adaptés aux objectifs fixés par le patient en concertation avec le prestataire de soins, plutôt qu’aux résultats spécifiques de la maladie. Une bonne coordination entre le patient et tous ceux qui participent à sa prise en charge est essentielle (ORG 4.3 Collaboration avec les parties externes).

Depuis 2002, la Belgique dispose d’une loi qui définit clairement les droits du patient :

  • Bénéficier de prestations de qualité
  • Libre choix du praticien professionnel
  • Être informé de son propre état de santé
  • Consentir librement à une intervention moyennant information préalable
  • Vérifier si le praticien professionnel est assuré et autorisé à exercer sa profession
  • Pouvoir compter sur un dossier patient soigneusement tenu à jour, avec possibilité de consultation et de copie
  • L’assurance de la protection de sa vie privée
  • Introduire une plainte auprès d’un service de médiation

Les soins sensibles aux valeurs culturelles consistent à fournir des soins en étant conscient que ses propres normes et valeurs ne s’appliquent pas à tout le monde. Une nouvelle situation est considérée dans une perspective neutre au lieu d’être immédiatement jugée (négativement).

Lors de la consultation de patients souffrant de problèmes d’audition, de parole ou de langage, des outils peuvent être utilisés pour faciliter la consultation et assurer la qualité des soins. En cas de légers problèmes de communication, des images et des brochures multilingues peuvent servir de support. L’outil Ressources intéressantes pour le patient (Patient centred – Tool – Interesting resources for the patient) propose des sites web sur lesquels on trouve des informations multilingues et une aide pour les problèmes de communication.

En cas de problèmes de communication modérés ou graves et dans les situations de soins complexes, la présence d’un interprète est recommandée. La pratique peut choisir entre un interprète non professionnel fourni par le patient ou un interprète professionnel. Certains services d’interprétation peuvent être trouvés dans l’outil Ressources intéressantes pour les médecins généralistes (Evidence-Based Medicine – Tool – Interesting resources for general practitioners).

Réflexion

« Le patient a droit, de la part du praticien professionnel, à toutes les informations qui le concernent et peuvent lui être nécessaires pour comprendre son état de santé et son évolution probable. » (Loi relative aux droits du patient, 22 août 2002)

Seule une partie limitée des informations données verbalement est mémorisée par le patient. Il est donc conseillé de compléter les informations transmises verbalement par des documents écrits sur papier ou en se référant à un site web fiable. Les patients peuvent se faire accompagner lors des consultations et pourraient être encouragés à prendre eux-mêmes des notes en consultation.

« Le patient a le droit d’être informé préalablement à toute intervention du praticien professionnel et de donner librement son consentement à cette intervention. » (Loi relative aux droits du patient, 22 août 2002)

L’information du patient est une condition préalable au consentement éclairé. Une meilleure connaissance de la santé encourage les patients à prendre en charge leur propre santé (responsabilisation des patients). Cela augmente la confiance en soi du patient et favorise l’observance thérapeutique, d’où un meilleur contrôle de sa maladie. Cela ne veut pas dire qu’un patient peut être tenu responsable de mauvais résultats. Une bonne relation entre le prestataire de soins et le patient est essentielle à la qualité des soins et repose sur le respect mutuel.

Un questionnement ICE (ideas, concerns, expectations) contribue à un diagnostic plus précis de la part du médecin et à une meilleure observance thérapeutique de la part du patient. Le Shared Decision Making augmente aussi la satisfaction du patient. Toutes les situations ne s’y prêtent pas. Par exemple, en cas d’urgence, la rapidité d’action l’emporte sur la prise de décision partagée. Cependant, une déclaration anticipée permet au patient d’avoir son mot à dire sur la politique à suivre, même lorsqu’il n’est plus en mesure d’exprimer sa propre opinion.

Les recommandations relatives aux maladies spécifiques ne peuvent pas être utilisées telles quelles chez les patients avec multimorbidité. Les patients multimorbides sont souvent exclus des études sur lesquelles sont fondées les recommandations. Les recommandations relatives à différentes maladies peuvent également se contredire. En outre, l’observance et la qualité de vie sont améliorées lorsque le traitement est adapté aux objectifs de la vie quotidienne du patient plutôt qu’à des objectifs abstraits issus de la recherche scientifique. Le Chronic Care Model est expliqué plus en détails dans la section Collaboration avec les parties externes (ORG 4.3 Collaboration avec les parties externes).

Sources

  • Agentschap Integratie en Inburgering. (2021). Sociaal tolken en vertalen. [website]. Consulté le 14 janvier 2021 via https://www.integratie-inburgering.be/nl/sociaal-tolken-en-vertalen
  • De Maeseneer J. James Mackenzie Lecture. (2011). Multimorbidity, goal-oriented care, and equity. Br J Gen Pract. 2012 Jul; 62(600): e522–e524. Published online 2012 Jun 25. doi: 10.3399/bjgp12X652553
  • De Maeseneer J, Boeckxstaens P. Rémunération en fonction de la performance : à éviter ? Minerva 2017 Volume 16 Numéro 4 Page 82-83.
  • Service Public Fédéral, Santé publique, sécurité de la chaine et environnement : médiation interculturelle à distance (par vidéoconférence). [site web]. Consulté le 14 janvier 2021 via Médiation interculturelle à distance (par vidéoconférence) | SPF Santé publique (belgium.be)
  • Service Public Fédéral, Santé publique, sécurité de la chaine alimentaire et environnement, Conseil supérieur de la santé. (2021). Droits du patient. [website]. Consulté le 16 janvier 2021 via Droits du patient (belgium.be)
  • Gignon, M., Ganry, O., Jarde, O., & Manaouil, C. (2013). Finding a balance between patients’ rights, responsibilities and obligations.Med. & L., 32, 319.Glyn E, Durand M.A, Song J, Aarts J, Barr P.J, Berger Z. et al. A three-talk model for shared decision making: multistage consultation process. BMJ. 2017 Nov 6;359:j4891. doi: 10.1136/bmj.j4891.
  • Grouwels, D., Seuntjens, L., Vanden Bussche, P. (2008). Dokteren met kwaliteit. Antwerpen: Standaard Uitgeverij nv. Deel 8: Patiënten: partners in kwaliteit. 2008.
  • Matthys J. Is het haalbaar om ideeën, bezorgdheden en verwachtingen van de patiënt te registreren in het dossier? Resultaten van een praktijkproject. Huisarts Nu oktober 2006; 35(8)
  • NHG. (2018). Handleiding voor het opzetten van een kwaliteitssysteem in een huisartsenpraktijk versie juni 2018. Utrecht: NHG. 16: Patiëntgerichtheid. 2018
  • NPA. (2015). Kwaliteitsnormen voor de Nederlandse huisartsenpraktijk. NHG-Praktijkaccreditering versie 2.1. Utrecht: NPA. Artikel 19: Patiëntenvoorlichting. 2015.
  • The Royal Australian College of General Practitioners. Standards for general practices. 5th edn. East Melbourne, Vic: RACGP. Criterion C1.3 Informed patient decisions, criterion C2.1 Respectful and culturally appropriate care, criterion QI2.2 Safe and quality use of medicines. 2017.
  • The Scottish Government. (2021). The 2018 General Medical Services contract in Scotland. Edinburgh: The Scottish Government. Chapter 6: Better care for patients. 2017.
  • Moniteur Belge (22 août 2002). Loi relative aux droits du patient. [site web]. Consulté le 5 août 2021 via LOI – WET (fgov.be)

2. Evidence-Based Medicine

Conseils

  • Dans sa prise en charge du patient, le médecin généraliste s’efforce de s’appuyer sur une base scientifique solide, telle que décrite dans les recommandations, et toujours adaptée au patient.
  • La pratique fournit des services de médecine générale de base.

Description

Dans la pratique, les recommandations doivent être mises à la disposition des prestataires de soins. C’est possible via des plateformes numériques ou des sources écrites actualisées. L’autonomie professionnelle du médecin généraliste est importante ici. Cela lui permet (avec une réflexion raisonnée) de s’écarter de la recommandation afin de fournir des soins plus adaptés au patient.

L’outil Ressources intéressantes pour le médecin généraliste contient une liste non exhaustive de sites web intéressants pour le médecin généraliste. (Evidence-Based Medicine – Tool – Ressources intéressantes pour le médecin généraliste).

L’ensemble des tâches de base que tout médecin généraliste doit offrir à ses patients consiste en des soins aigus, d’urgence, chroniques, préventifs et psychosociaux (plaintes psychologiques – plaintes physiques mal expliquées sur le plan somatique). Il s’agit toujours d’une prise en charge intégrale, qui tient compte du contexte plus large du patient, comme la famille, la religion, l’aspect social et les normes et valeurs (CLI 1 Place centrale du patient).

Les soins sont ciblés et appropriés aux différentes phases de la vie, depuis les nourrissons et les enfants en bas âge, les jeunes, les femmes enceintes, les personnes âgées jusqu’aux soins palliatifs. La pratique doit également appliquer les règles de bonne gestion afin que les soins ci-dessus puissent être proposés aux patients de manière bien organisée.

Les différents thèmes, avec leurs activités professionnelles caractéristiques, approfondissent la mise en œuvre concrète de ce paquet de tâches de base.

Réflexion

Le patient peut être sûr que son médecin généraliste travaille toujours selon les dernières recommandations scientifiques. Cela permet de garantir la qualité des soins fournis. Le fait de travailler conformément aux recommandations favorise également la continuité des soins et réduit la variation des soins entre les différents prestataires de soins. La relation de confiance entre le généraliste et le patient permet au généraliste d’inclure des informations sur le contexte et la personnalité du patient dans sa décision sur les soins proposés.

Le patient a la garantie qu’il pourra toujours venir à la pratique pour les soins de base décrits. Bien entendu, un médecin généraliste a la liberté d’approfondir et de se spécialiser dans certaines sous-disciplines de la médecine générale en fonction de ses intérêts personnels et du contexte local. Le fait que cela soit connu et que l’on puisse s’adresser à des médecins généralistes de référence représente une valeur ajoutée pour la pratique et le groupe local des médecins généralistes. Cela existe déjà dans le contexte de la dépendance, mais on peut aller plus loin.

Sources

  • NPA. (2015). Kwaliteitsnormen voor de Nederlandse huisartsenpraktijk. NHG-Praktijkaccreditering versie 2.1. Utrecht: NPA. Artikel 17 : Gebruik NHG-standaarden en overige richtlijnen.
  • The Royal Australian College of General Practitioners. (2017). Standards for general practices. 5th edn. East Melbourne, Vic: RACGP. Criterion C4.1 Health promotion and preventive care. Criterion C5.1 Diagnosis and management of health issues. Criterion C5.2 Clinical autonomy for practitioners.
  • NHG. (2018). Handleiding voor het opzetten van een kwaliteitssysteem in een huisartsenpraktijk. 11. Gebruik (NHG) standaarden en richtlijnen. https://www.nhg.org/sites/default/files/content/nhg_org/uploads/handleiding-opzetten-kwaliteitssysteem-verzie-_web.pdf
  • Verdonck P. Het basistakenpakket voor de huisartsenpraktijk. Huisarts Nu, 30(september), 286–294. 2001.
  • Thema en kenmerkende beroepsactiviteiten huisarts. (n.d.). Retrieved December 28, 2020, from https://www.huisartsopleiding.nl/opleiding/thema-s-en-kba-s

3. Casuistique et consensus sur la pratique

Conseils

  • Les prestataires de soins discutent régulièrement entre eux des recommandations de bonne pratique et des cas des patients. Les points à améliorer peuvent être résumés dans un document de consensus de la pratique. Les médecins solos le font lors de leur GLEM.
  • La discussion des cas des patients est un point régulier à l’ordre du jour de la réunion de la pratique.

Description

Il doit toujours être possible de discuter des cas des patients entre collègues. De préférence, cela fait également partie de la réunion hebdomadaire. De cette réunion peuvent émerger des lacunes dans les connaissances ou des problèmes dans les soins aux patients. Lors de l’élaboration d’un consensus sur la pratique, cette discussion de cas se déroule de manière plus systématique :

  • Par le biais de la casuistique ou d’études de dossiers, la manière dont les soins sont actuellement dispensés est examinée.
  • La manière dont les soins sont dispensés est comparée aux recommandations actuelles.
  • Nous convenons ensemble de ce qui est possible dans la situation propre à la pratique.

Le consensus au niveau de la pratique doit être facilement disponible pour tous les collaborateurs. Cela peut se faire, par exemple, en plaçant un dossier de consensus sur la pratique sur le bureau. En consultant et en évaluant régulièrement ce consensus de la pratique, des points d’amélioration peuvent être apportés. Cela encourage les praticiens à discuter, évaluer et appliquer les recommandations de bonne pratique sur l’evidence-based medicine dans leurs propres actes médicaux. Un collaborateur est de préférence chargé de gérer le consensus de la pratique.

Réflexion

Le fait de discuter régulièrement des cas améliore la qualité des soins de santé. La discussion de cas de patients encourage un regard critique sur l’action individuelle. Le modèle CanMEDS, qui décrit les sept compétences essentielles d’un médecin à part entière, peut être utilisé comme critère d’évaluation d’un cas.

En améliorant ses propres connaissances, ses compétences et son attitude professionnelle, chaque collaborateur peut contribuer à une pratique saine et efficace. En outre, il s’agit d’une occasion d’apprentissage précieuse pour les collaborateurs, qui apprennent à respecter les opinions et les approches des soins de chacun et à travailler ensemble pour parvenir à un consensus sur la pratique auquel adhèrent tous les collaborateurs.

Sources

  • NPA. (2015). Kwaliteitsnormen voor de Nederlandse huisartsenpraktijk. NHG-Praktijkaccreditering versie 2.1. Utrecht: NPA. P33. 2015.
  • Grouwels, D., Seuntjens, L., Vanden Bussche, P. (2008). Dokteren met kwaliteit. Antwerpen: Standaard Uitgeverij nv. P. 116-124, P. 183. 2015.
  • Schoenmakers, B., De Lepeleire, J., Aertgeerts, B. (2014). Praktijkmanagement voor de huisarts. Leuven: Acco.