Réponse des organisations membres du CMG à l’interdiction des prescriptions de CT-scan lombaire par les médecins généralistes

13.11.2025

Les organisations membres du Collège de Médecine Générale s’opposent à l’interdiction des prescriptions de CT-scan lombaire par les médecins généralistes décidée par le ministre de la Santé F. Vandenbroucke dans le but de faire des économies et en conséquence de réduire l’irradiation des patients. Cette mesure est jugée inacceptable par le CMG car elle nie le rôle de première ligne de soins et décrédibilise la profession de généraliste.

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Les organisations membres du CMG sont conscientes de la nécessité d’améliorer les prescriptions d’imagerie médicale pour diminuer l’exposition aux rayons des patients et le budget y consacré. Mais elles demandent que la restriction de volume sur l’imagerie médicale soit établie sur base de critères scientifiques, médicaux et organisationnels, et élargie à tous les prestataires généralistes et spécialistes, en tout lieu : ambulatoire, institutionnel, hospitalier, salle d’urgence.

Une interdiction pure et simple de la prescription du CT-scan lombaire par les généralistes ne fera qu’aggraver le problème du goulot d’étranglement de l’accessibilité aux soins existant entre la première et les deuxième et troisième lignes de soins déjà saturées. Et ce, avec le risque d’augmentation des listes d’attente pour RMN. Cela est incompatible avec des soins adéquats. Aujourd’hui, le rôle de la médecine générale est bien de prendre en charge les douleurs lombaires en première ligne. De plus, dans le contexte actuel de pénurie de prestataires, nous ne jouissons pas de trajets de soins fluides entre les lignes de soins. Par exemple, une des raisons des prescriptions de CT-scan lombaire par les généralistes est le manque de disponibilité des examens RMN, tant en termes de délais que de lieu.

Nous savons que les généralistes (en ambulatoire et en salles d’urgences ou hospitalières ou institutionnelles) prescrivent majoritairement ces deux examens (CT-scan et RMN lombaires) selon certaines estimations: 48 % seraient prescrits par les généralistes.

Les sommes dépensées pour ces deux examens prescrits par les généralistes sont importantes : on parle de €40.600.000. Mais nous mettons en garde, car si dans un premier temps, on réalisera sans doute des économies, celles-ci n’auront de l’effet qu’à très court terme et risqueront de porter préjudice à la qualité des soins suite à des retards de prise en charge par le renvoi des patients vers d’autres spécialistes, déjà surchargés, ou en salles d’urgence, avec, in fine, un effet délétère tant sur la santé des patients que sur celle du budget santé.