Les convulsions thermiques chez l’enfant représentent une problématique fréquente (2 à 5 % en Europe).
Avec un pic d’incidence à 18 mois, les convulsions hyperthermiques sont surtout présentes entre 6 mois et 6 ans.
Ces dernières sont la cause la plus fréquente de convulsions chez l’enfant. En cas de convulsions sur fièvre de moins de 38 °C, il faut prioritairement envisager un autre diagnostic que les convulsions hyperthermiques.
Le risque de développer de l’épilepsie sur des convulsions hyperthermique est faible (± 2%) et le développement cognitif des enfants ayant présenté des convulsions hyper- thermiques reste normal. Ces deux derniers éléments permettent de rassurer de nombreux parents.
Actuellement, il n’y a aucune preuve de l’efficacité prophylactique des antiépileptiques sur les récidives de convulsions hyperthermiques.
Il n’y donc pas lieu de les proposer. Plus ennuyeux encore est le fait que l’usage prophylactique d’antipyrétiques ne permet pas de réduire le risque de récidive! En effet, alors que l’explication longtemps donnée pour le déclenchement des convulsions était la rapidité avec laquelle la fièvre s’élevait, aujourd’hui cette explication n’est plus valable.
L’origine semble multifactorielle avec des facteurs environnementaux (mé- diateurs inflammatoires libérés lors des épisodes de fièvre) et des facteurs génétiques (source d’une plus grande susceptibilité cérébrale aux médiateurs).
Du point de vue clinique, il est important de rechercher et traiter l’infection fébrile étiologique. Il faut s’assurer de l’absence de signes d’infections du système nerveux central (irritabilité, léthargie, inappétence, déficit neurologique, conscience altérée, désorientation, convulsions focales, photophobie, raideur de nuque, fontanelle bombante…).
Les facteurs de risque (FR) de récidive sont :
- l’âge < 18 mois,
- la fièvre ≥ 39°C,
- un antécédent familial au 1er degré de convulsions hyperthermiques,
- une durée de fièvre < 1 h avant le déclenchement des convulsions,
- de multiples épisodes de convulsions au cours de la même affection fébrile,
- le placement en crèche.
Si aucun FR de récidive n’est présent, le risque de récidive est de 4 %. Par contre, si tous les FR sont présents, le risque de récidive est de 80%.
Le seul traitement des convulsions consiste en l’administration intrarectale de diazépam (0,5 mg/kg – max 10 mg – pas avant l’âge de 6 mois).
Ce traitement n’est recommandé que si la durée des convulsions dépasse 5 minutes. L’administration de diazépam n’augmente pas le risque de devoir recourir à une intubation par la suite. (TVdS)