Responsable : Dr John Pauluis

Des questions  sur la santé et l’environnement dans le cadre de votre pratique professionnelle ?
Consultez les experts de la Cellule Environnement & Santé (environnement@ssmg.be)

Buts

La cellule Environnement vise à sensibiliser le corps médical aux liens entre la qualité de l’environnement et la santé. Le but premier de la cellule est ainsi de faire prendre conscience aux médecins généralistes que les modifications de l’environnement sont susceptibles, via différentes voies d’exposition, de pénétrer dans l’organisme des patients et d’y exercer des effets néfastes sur leur santé.

Intérêt

Les pollutions de l’environnement et leur lien avec la santé prennent une place de plus en plus prépondérante dans le discours des scientifiques. De plus en plus d’informations sont accessibles. Par exemple, de nombreuses études ont fait état d’une fragilité plus importante face aux expositions environnementales des fœtus et des enfants. Ainsi, par exemple, une femme enceinte qui veut aménager la chambre de son futur bébé devra faire attention aux matériaux, au type de chauffage, de peinture etc. qu’elle va utiliser. Ce type d’informations n’était pas disponible il y a 20 ou 30 ans. Face à ces nouvelles constatations, la place du médecin généraliste est essentielle afin d’aider les patients à minimiser les sources d’expositions et donc l’émergence de maladies comme l’asthme, les allergies, les problèmes neurologiques, endocriniens, etc.

Thèmes abordés

Depuis le début de sa création en 1997, la cellule spécifique a travaillé sur deux thèmes bien précis :

L’indoor pollution

Le terme « indoor pollution » fait référence à toutes les expositions auxquelles le patient peut être soumis dans son habitation.

La cellule spécifique a été un précurseur dans la sensibilisation des médecins généralistes à la pollution intérieure, notamment en créant en 1998 le premier projet intitulé « SANDRINE » (Santé, Développement durable, Information, Environnement), qui visait à former les médecins et les architectes à cette problématique. Ce projet novateur a été subsidié par l’Union Européenne.

Un outil interactif subsidié par Bruxelles Environnement – Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement et élaboré par l’Ecole de Santé Publique de l’ULB et la Fédération des Maisons Médicales est d’ailleurs accessible sur le site de Bruxelles Environnement-IBGE. Il comporte deux voies d’entrée : soit les problèmes de santé, soit les polluants. Il définit 6 catégories de problèmes de santé et, pour chacun, propose une arborescence SQuAT (évocatrice de l’arborescence SOAP), à savoir les éléments environnementaux Suspects « S », les Questions « Qu » à poser concernant le lieu de vie, l’Analyse « A » de l’environnement à effectuer et le Traitement « environnemental » « T » à proposer au patient.

Voir également l’article du Dr J. Pauluis « Les perturbateurs endocriniens » paru dans la Revue Médicale de Bruxelles de septembre 2019 :

« Les perturbateurs endocriniens sont des molécules que l’on retrouve un peu partout : dans la nourriture, dans l’air, les cosmétiques… et qui posent un problème à la toxicologie classique. Elles se caractérisent par une toxicité qui se manifeste principalement dans des fenêtres d’exposition fœtale et dans la petite enfance. Les doses-réponses ne répondent pas aux schémas habituels. Il existe une latence parfois grande entre l’exposition (fœtale…) et l’expression d’un effet sur la santé. Ces molécules se trouvent souvent mélangées à d’autres (effet cocktail). Elles sont susceptibles de changer la lecture de l’ADN pour la première génération d’individus exposés, mais également pour les générations suivantes (effet transgénérationnel). Ces molécules, agissant comme des hormones et sont actives à très faibles doses. L’ensemble de ces caractéristiques pose d’énormes défis pour l’avenir de nos enfants et nécessite une mobilisation du corps médical qui doit être capable de sensibiliser les patients et les acteurs politiques. »

La problématique des champs électromagnétiques

La cellule environnement est représentée, depuis 2001, au Conseil Supérieur de la Santé pour y prendre part à la rédaction d’avis et recommandations en matière d’exposition de la population aux champs électromagnétiques (GSM, lignes à haute tension, etc.). Elle a aussi été et est encore active par rapport au phénomène dit d’« hypersensibilité » aux micro-ondes (enquête auprès des médecins généralistes, consultations). Enfin, elle est représentée dans la communauté scientifique internationale concernée par cette problématique (publications).
Elle est également présente au Conseil supérieur de la Santé afin de rédiger des avis et recommandations sur l’implantation des éoliennes et les liens avec la santé.

Actions

La cellule spécifique est en train de travailler avec d’autres partenaires sur cinq projets essentiels :

  • un projet de formation des médecins pendant le cursus universitaire
  • un projet de formation postuniversitaire à destination des médecins généralistes
  • un projet d’emploi d’outils spécifiques en médecine environnementale
  • un projet de création d’une spécialité en médecine environnementale
  • un projet d’analyse de la faisabilité d’inclure des items électroniques de type environnementaux dans le Dossier Médical Informatisé (DMI) utilisé par le médecin généraliste.

Le but est ainsi de recueillir des informations de santé publique concernant d’éventuelles expositions environnementales.

En plus de son rôle de communicateur de risques auprès des patients, le médecin généraliste aura alors également un rôle de collecteur de données.

En cas de pollutions locales, la cellule veillera à favoriser l’accès à des informations scientifiques validées, multidisciplinaires et honnêtes afin de permettre aux généralistes concernés de parler d’une même voix et d’assurer ainsi leur rôle de scientifique et communicateur de proximité.

Actuellement, 13 modules d’e-learning de conseils pratiques concernant les perturbateurs endocriniens et autres molécules sont en attente de validation. Vous pourrez très prochainement les voir sur notre site.

D’ailleurs un des modules sera un e-learning pratico pratique sur les perturbateurs endocriniens et autres substances préoccupantes sous contrôle potentiel des patients. Cet e-learning est la suite de la formation donnée lors des soirées perturbateurs endocriniens ou des 2 webinars des 28 avril ou 5 mai 2020 (il faut avoir suivi la formation pour pouvoir comprendre ce module pratico pratique).

Liens et documents utiles : voir les Aides à la consultation

Présentations des webinaires 2020 :