09/07/2024
La Belgique ainsi que plusieurs pays européens signalent l’augmentation des infections au Parvovirus B19. Le virus provoque généralement une maladie infantile exanthématique bénigne et spontanément résolutive, « l’érythème infectieux » ou « cinquième maladie »; mais peut rarement entraîner des complications graves chez les patient·es immunodéprimé·es ou avec une maladie hématologique (par exemple, anémie aplasique) ainsi que la mort du fœtus après une primo-infection chez les femmes enceintes (< 20 semaines de gestation).
En Belgique, on estime que 30% des femmes en âge de procréer ne sont pas immunisées contre le parvovirus B19. Le risque de transmission du virus au fœtus après une infection au cours des 20 premières semaines de grossesse est de 30 %, après quoi, le risque de décès du fœtus est de 5 à 9 %.
La transmission se fait par les gouttelettes respiratoires : une bonne hygiène des mains et les gestes barrières (tousser ou éternuer dans son coude / dans un mouchoir) peut prévenir l’infection. Le diagnostic peut être difficile à établir en raison du peu de symptômes spécifiques ou de l’évolution asymptomatique (environ 30 à 50 % des infections chez les femmes enceintes). Les symptômes commencent à apparaître après la période infectieuse, de sorte que l’exclusion des enfants malades de la crèche/l’école n’est pas utile pour limiter la propagation du virus.
Nous vous encourageons à être attentif·ves aux infections à Parvovirus B19 chez les femmes enceintes de moins de 20 semaines de grossesse et à effectuer les test sérologies (IgM et IgG) si elles présentent des symptômes évocateurs (fièvre, fatigue, éruption cutanée, gêne articulaire, réduction des mouvements de l’enfant…) ou si elles ont été en contact (dans un contexte familial ou professionnel) avec une personne atteinte d’une infection à Parvovirus B19.
Après une infection avérée, la femme enceinte doit être adressée à un centre fœtal spécialisé (UZLeuven, CHU Brugmann, CHU Liège) pour un suivi échographique rapproché. Si cela est indiqué, une transfusion intra-utérine peut augmenter l’espérance de vie du fœtus infecté de 50 à 80 %.
En cas d’épidémie dans une école/crèche, il faut avertir le service de santé au travail afin de pouvoir prendre des mesures appropriées pour toute personne enceinte au sein du personnel.
Source : Sciensano