Fin septembre, l’asbl Question Santé et la SSMG ont expédié une note de consensus sur les mesures de prévention de la grippe saisonnière à une série d’interlocuteurs aux premières loges de la problématique : médecins coordinateurs de MRS, médecins hygiénistes d’hôpitaux, services de soins à domicile et médecins du travail. Les communes et CPAS ont également été sensibilisés à ces bons réflexes. La phrase clef à retenir : les interventions qui permettent de réduire le risque de transmission sont multiples, mais c’est combinées qu’elles déploient un maximum d’efficacité.

Elles s’appliquent à tout professionnel côtoyant les personnes à risque (voir plus bas). Cela va des thérapeutes aux paramédicaux (qu’ils officient en institution ou à domicile) aux personnels d’accueil ou d’entretien des établissements de soins longue durée (SLD) dès lors qu’ils ont des contacts directs avec des patients/résidents. Un grand classique : le lavage des mains. Moins répandu : le port du masque si on présente des symptômes grippaux. A prôner : ne pas se présenter à son poste si on est malade. Et là où c’est possible, organiser une détection précoce au moyen d’écouvillons nasaux à la fois chez le personnel et les résidents présentant des signes de syndrome grippal. On veillera à éduquer les proches à annuler une visite s’ils sont malades, et à mettre en quarantaine les résidents touchés.
  

Ne pas nuire, mais encore…

On en vient évidemment à la vaccination. En ce qui concerne les patients, comme le signalait l’e-news SSMG de la semaine dernière, le Conseil supérieur de la santé a désigné les mêmes groupes cibles à vacciner en priorité que les hivers précédents. En bref, ce sont les sujets à risque de complications, dont les femmes enceintes, les plus de 65 ans et les patients chroniques en général. En ce qui concerne, d’autre part, les professionnels de santé, l’idée est toujours de les pousser à se faire vacciner au nom du primum non nocere. A en croire une récente revue Cochrane, rien ne démontre que la seule vaccination des travailleurs de santé permette de prévenir la grippe confirmée en laboratoire, la pneumonie et les décès par pneumonie chez les plus de 60 ans en établissement SLD. Ce qui conforte le message d’ouverture de la note de consensus : c’est en tir groupé, et non isolément, que les démarches préventives atteignent une efficacité maximale.

La Plate-forme grippe fait aussi remarquer aux soignants que la proportion d’infections est plus élevée dans leurs rangs en cas d’épidémie. En se faisant vacciner, ils protègent aussi leur famille d’un risque de contamination accru. Enfin, c’est aussi une marque de solidarité avec les confrères et les équipiers en période de plein régime: ne pas tomber malade épargne un surcroît de travail aux autres.
 

Composition

Les vaccins contre la grippe saisonnière 2013-2014 ont une composition différente de celui de l’année dernière pour la souche influenza de type B. Par contre, ils comportent toujours la souche influenza A/H1N1 de la grippe pandémique de 2009, ainsi que la souche influenza A/H3N2.

La composition est la suivante :

  • A/California/7/2009 (H1N1) (ou souche apparentée)
  • A/Victoria/361/2011 (H3N2) (ou souche apparentée)
  • B/Massachusetts/2/2012 (ou souche apparentée).

Source : note de consensus élaborée par un groupe de travail issu de la Plate-forme grippe et composé du Pr Y. Van Laethem, infectiologue, CHU St Pierre, et des Drs J.-P. Rezette, Service de médecine du travail, CHU de Charleroi, Vincent Momin, cellule « vaccination » de la SSMG et Patrick Trefois, directeur scientifique de l’asbl Question Santé

Mis en ligne le 3/10/13