Comment en parler ?
Quelle est la meilleure attitude ?

Bonne attitude générale = guider le patient dans son changement

Inconvénients :

  • Médecin : usure du médecin − « Je lui ai déjà expliqué 100 fois que ça allait le faire mourir. Il n’en fait qu’à sa tête ! »
  • Patient : bouderie / colère − « Mon médecin m’énerve. Il sait mieux que tout le monde. »

Avantages :

  • Médecin : respecte son rôle d’informateur, va au rythme du patient, sentiment d’utilité et absence de frustration.
  • Patient : se sent soutenu et sait qu’il peut compter sur son médecin pour l’aider. Il est acteur de sa santé.

Inconvénients :

  • Médecin : usure du médecin − « J’ai pourtant tout essayé … à sa place. »
  • Patient : n’est pas proactif dans son changement, attend qu’on lui « donne son biberon ».

Styles de communication

  • L’entretien motivationnel

  • La méthode des 5 A

1. Ask (demander) : « Est-ce que vous fumez ? »

Le point de départ est de s’informer du statut tabagique de chaque patient. S’en informer souligne l’importance de cette habitude sur la santé. Profitez-en pour le noter dans son dossier, cela montrera l’importance de l’information.

2. Advice (conseiller) : « Je vous conseille de … »

Conseiller à chacun d’arrêter de fumer en faisant des liens avec le tabagisme permet d’ouvrir le dialogue à ce propos sans injonction culpabilisante : difficultés respiratoires, toux, rhinite, risque cardiovasculaire, parodontite, etc. C’est le moment où vous « plantez la graine  » qui montre que le tabac a déjà des conséquences.

3. Assess (évaluer la motivation) : « Est-ce que vous avez déjà essayé d’arrêter ? »

Sonder la motivation du fumeur permet de savoir où il en est et de le confronter à son envie de rester fumeur. Vous découvrirez que 20 % d’entre eux sont déjà prêts.

4. Assist (aider)

  • Motivé : « Si vous le souhaitez, je peux vous aider à arrêter de fumer. »
  • Ambivalent : « Je sens qu’il y a un côté de vous qui a envie et un autre côté qui freine. »
  • Pas motivé : « J’entends que ce n’est pas le moment pour vous en ce moment. Que pensez-vous d’essayer de fumer à l’extérieur pour protéger vos enfants ? »

5. Arrange (planifier la suite) : « Quand pouvons-nous nous revoir ? » ou « Je vais vous adresser à M. ou au Dr (tabacologue). »

Analyseur de monoxyde de carbone

Si vous avez un piCO, vous pouvez mesurer le CO du patient. Faites le test avec votre patient et comparez vos taux de CO. Une mesure simple pour expliquer et suivre les bénéfices du sevrage tabagique.

Le patient inspire de l’air puis, après 10’’, expire via un embout à usage unique.

Le médecin réalise ensuite la même manœuvre et on observe la différence de résultat. Ex : Le patient a 25 ppm, le médecin en a 3.

A ce moment, le patient est invité à interpréter et commenter le résultat.

La mesure du CO sera un fil rouge tout au long du parcours d’arrêt. La réduction puis la normalisation de la mesure est vécue de façon très valorisante tant pour le patient que pour le médecin.

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